lundi 23 février 2015

La modernisation d'une oeuvre intemporelle

Une fois encore, le merveilleux Luc Bondy est au rendez-vous. Ce talentueux metteur en scène Suisse répond présent pour nous introduire dans un voyage au cœur de la modernité. Il a donc choisi, à notre plus grand plaisir, de faire la mise en scène de La Seconde surprise de l’amour, comédie créée par Marivaux en 1727. L’intrigue de cette pièce est basée sur la rencontre d’une Marquise et d’un Chevalier tous deux inconsolables, du fait de la perte de l’être cher. Ces deux protagonistes découvrent au final le trouble amoureux sous couvert d’amitié.
Le décor choisit par Luc Bondy est assez vide, et très sombre. De ce fait, il colle parfaitement avec une des grandes thématiques de cette œuvre, la tristesse. En effet cette tristesse prend une place importante dans la pièce, car c’est le sentiment qui avant tout, a rapproché nos deux protagonistes. Le décor est encadré d’un néon blanc, cette touche de clarté au cœur d’une atmosphère si sombre, semblerait représenter une lueur d’espoir dans la quête de l’amour pour la Marquise et le Chevalier. Le décor est plutôt fidèle à la pièce, comme indiqué dans le texte, il y a une sorte d’estrade sur la scène avec deux petites cabanes, voisines l’une de l’autre. On présume donc que ce sont les résidences du Chevalier et de la Marquise. La scène est très longue, au début de la pièce, lorsque les deux personnages principaux y sont représentés en même temps, ils se tiennent tous deux à chaque extrémité. Cet écart entre deux, représente la distance qui les sépare et le nombre d’obstacle que rencontrera cet amour. Au fil de la pièce, les deux protagonistes se rapprochent et la distance n’est plus.
Au début de la pièce, le scénographe choisit de représenter la Marquise dans sa cabane derrière un rideau noir. Le spectateur entend  donc ses répliques, mais ne la voit pas. Cela accentue le deuil, il fait même une opposition entre Lisette et sa maîtresse, l’une porte une robe noire et l’autre une robe blanche qui la rend même plus élégante que sa maîtresse. Le metteur en scène a également bien su représenter la complicité entre Lisette et la Marquise, ainsi que celle entre le Chevalier et son valet Lubin, pleurant tous deux leurs maîtresses disparues.
Bien que très fidèle au texte, la mise en scène de Luc Bondy en est tout autant moderne.
A l’instar du comte, tous les comédiens sont plutôt jeunes. Ils  portent des costumes modernes, adaptés à leurs époques, une époque proche de la nôtre.  Par exemple, la tenue pop du Chevalier, ou la jupe et talons de Lisette. De plus, cette captation ne respecte pas les règles de la bienséance, car le comédie qui joue le Chevalier  s’affale souvent au milieu de la pièce et ne se tient pas droit.
De même, le metteur en scène décide d’attribuer une bicyclette à Lubin, messager du Chevalier. Cette bicyclette, bien évidemment relève de la modernité. Elle permet à Lubin d’être plus mobile, cela accentue son côté vif.
En dernier lieu, le langage est contemporains, certains passages du texte ont été modifiés, ajoutés ou retirés. Enfin, lors du dénouement, lorsque Lubin parle du Chevalier, celui-ci illustre ses dires sur l’estrade, comme si c’était un film.

La lecture particulière de Luc Bondy, résulte d’une très belle mise en scène, captivante de la scène d’exposition au dénouement. Je le félicite donc, avec tout mon respect, de ce chef-d’œuvre et du choix des comédiens, qui ont très bien joué leur rôle.
SENE Gabriel

1 commentaire:

  1. TRavail intéressant.
    Des éléments à améliorer :
    - supprime l'allusion à la règle de bienséance, puisqu'il s'agit d'une comédie du XVIIIe représentée au XXIe, avec un parti-pris contemporain
    - apporte des précisions car certains éléments d'analyse sont trop imprécis. Par ex "certains passages du texte ont été modifiés". Lesquels ?

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