mardi 24 février 2015

La Seconde Surprise de la modernité

   Le seul et l'unique Luc Bondy revisite la modernité en rendant la pièce de Marivaux contemporaine. Ce fabuleux metteur en scène donne un côté très intéressant à la mise en scène de La Seconde Surprise de l'Amour  et met en avant son côté moderne : la gestuelle, les costumes, les coiffures et les ajouts ou changements de mots construisent cette modernité.

Audrey Bonnet, la comédienne qui joue Lisette, représente l'un des personnages les plus modernes; sa coiffure est une coiffure du XXI ème siècle, ses intonations sont très contemporaines et donnent une grande part de modernité à la mise en scène de ce merveilleux metteur en scène.
L'éclairage et la musique contribuent aussi à la modernité : l'éclairage devient de plus en plus sombre du fait que cette pièce se passe sur une journée de 24 heures, et la musique du début de l'acte III ne pourrait pas être plus contemporaine.

      La pièce se concentre sur la rencontre d'une veuve, la Marquise, devenue inconsolable après la perte de son époux, et le Chevalier, noble qui lui aussi, vient de perdre sa bien-aimée, Angélique. Les comédiens qui jouent ces protagonistes, Clotilde Hesme et Micha Lescot, nous font rire tout au long de la pièce, même si Luc Bondy donne un côté très tragique à la pièce de Marivaux. Le Chevalier est représenté par son comédien comme un personnage tout en couleur, il est vêtu de couleurs vives et son costume représente celui d'un homme du XXI ème siècle. Chacun des deux protagonistes retrouve en l'autre la douleur et se disent amis, alors que la pièce est basée sur leur amour.

  Luc Bondy réussit à estomper quelques conventions de la comédie classique en laissant les spectateurs se perdre dans le temps : les personnages sont modernes de différentes façons, les protagonistes représentent chacun la mode d'une époque, tel que Lubin, le valet du Chevalier, représente la mode du début du XX ème siècle tandis que le Comte fait penser à un homme du XIX ème siècle.

Lisette et Lubin, dans cette mise en scène, se montrent beaucoup plus élégants que leur maîtres, surtout par leurs costumes et leurs coiffures. Tandis que la Marquise a les cheveux ébouriffés, Lisette a les cheveux parfaitement bien coiffés et coupés.

Bondy revisite la pièce de Marivaux en rendant la pièce tragique par l'éclairage très sombre et surtout par la fin de la mise en scène qui m'a laissée sans voix : à la place d'être heureuse, la fin paraît très triste malgré l'annonce du mariage de la Marquise et du chevalier et de Lisette et Lubin, il n'y a que Lubin qui semble être heureux, les autres personnages se contentent juste de regarder le public et de de paraître étonnés, tristes.
Pour finir, cette mise en scène, émouvante et passionnante, ne fait que confirmer la superbe réputation qu'entretient Luc Bondy depuis des années, grâce à son originalité et sa modernité.

Jade Fawaz, "La Seconde Surprise de la modernité", Le Figaro, 10 mars 2008 (le lendemain de la captation par Vitold Krysinsky)

1 commentaire:

  1. D'accord, travail intéressant.
    Attention à ne pas faire un éloge trop exagéré, notamment par l'usage trop important de "très" ou de superlatifs "fabuleux, superbe".
    Et les décors ?

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