dimanche 22 février 2015

Le classicisme dans la modernité

Exactement 281 ans après, « La Seconde Surprise de l’amour » de Marivaux, est toujours mise en scène.
Cette merveilleuse et célèbre rencontre entre La Marquise, jeune veuve inconsolable et Le Chevalier, un amoureux trahi va de l’amitié réciproque à un réel amour. Luc Bondy nous fait revivre cette « comédie romantique » et transforme le monde de Marivaux (XVIIIe siècle) au monde contemporain où nous vivons.
Le décor nous le montre : la scène contient deux étages. Le premier, qui est, au fait le rez-de-chaussée est composé de cartons contenant des livres de Monsieur Hortensius et d’un chemin de gravier, qui symbolise, je pense, la complexité de l’amour. Trois escaliers mènent ensuite à une passerelle qui est, le deuxième étage où il y a deux tentes noirs symétriquement placés. L’ambiance lumineuse est plutôt sombre et la portique de néons blancs sert à bien définir le cadre de la scène et de se focaliser que sur les personnages.
Deuxièmement, le costume des personnages fait plus allusion à notre époque. En effet, Lisette porte une robe blanche courte avec un collant noir accompagnés d’une paire de talons noirs. Sa maîtresse, la Marquise porte une longue robe noire, un tailleur noir et une paire de talons noirs. Le Chevalier a une chemise blanche braillée avec un pantalon jaune et un tailleur noir. Son valet, Lubin porte un pantalon et une veste longue de couleur beige. De plus, la bicyclette de Lubin et la tenue du compte renforcent le côté contemporain de la pièce et traduit la mobilité des personnages.
Troisièmement, les répliques de la pièce originale ont été transposées en un langage modernisé. Vous n’entendrez jamais le mot « andouille » pour une comédie classique !

Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette mise en scène. La version de Luc Bondy est très intéressante par rapport à sa scénographie, le costume et surtout le jeu des comédiens. En effet, les comédiens incarnent de façon admirable leur personnage. De plus, les mimiques sont différents et nombreux : par exemple, Lubin bouge beaucoup avec sa bicyclette, fait beaucoup de grimaces, pleure pour son maître ou encore Lisette qui s’assoit, se lève, tombe dans les cartons. Nous voyons bien que c’est une comédie via ces gestes. La fin m’a beaucoup plu car elle a un côté « drôle ». Les « nouveaux mariés » ont l’air ébahis, atterrés : je dirais qu’ils subissent vraiment la « surprise de l’amour », qu’ils ont été piégés dans leur propre histoire.

Chaani Labos.

1 commentaire:

  1. Point de vue personnel intéressant. Ensemble correct que tu peux améliorer en creusant la modernité du langage, le jeu des comédiens et en précisant davantage tout ce qui relève de la scénographie. L'essentiel de ton analyse porte en effet seulement sur les costumes.
    Bien pour la fin de la conclusion.

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