lundi 16 février 2015

Lecture analytique - Acte I, scène 7

Marivaux, La Seconde Surprise de l'amour : acte I , scène 7 (groupe C)

Membres du groupe
Myriam Seck
Diallo Ramata
Ndoye Aminata
Marième Seck

Problématique choisie : En quoi cette scène est-elle représentative de l'ensemble de la pièce ?


Axes :
I-Cette scène est représentative de l'ensemble de la pièce car c'est celle de la rencontre des deux protagonistes

 II-... car c'est une scène de comédie classique revisitée


Introduction
La Seconde Surprise de l'amour est une pièce de théâtre de Marivaux, un dramaturge français du XVIIIème siècle, créée en 1727. Cette pièce nous détaille la relation entre La Marquise et Le Chevalier, qui ont tous deux perdu leurs amours. Ces derniers se confient l'un à l'autre et se rapprochent alors à l'aide de Lisette et de Lubin, qui sont respectivement la suivante de La Marquise et le valet du Chevalier.
C'est  dans ce contexte qu'il convient de situer la scène 7 de l'acte I de La Seconde Surprise de l'amour, qui met en scène la rencontre des deux personnages principaux.
En quoi cette scène est-elle représentative de l'ensemble de la pièce ?
Nous verrons que cette scène est représentative de l'ensemble de la pièce car c'est celle de la rencontre des deux protagonistes et car, à l'image de tte la pièce, c'est la modernisation d'un thème classique.


I- Représentative de la pièce car elle met en scène la rencontre des deux personnages principaux

A. La communication par la blessure 
 *  Rencontre Marquise/Chevalier : conversation se déroule autour de leur chagrin commun qui est la perte de leurs bien-aimés :vocabulaire tragique "désespoir" l.7, ''malheur'' l.12,l'adjectif "morte" l.15, le verbe ''mourir'' l.30.
 * hyperbole "Le plus grand de tous les malheurs, le plus sensible, le plus irréparable"(page 162) souligne le désespoir du Chevalier.
 * Les deux personnages se soucient l'un de l'autre : page 163 "Il est vrai, Madame, que mes chagrins ne m'empêchent pas d'être touché des vôtres"
 * La Marquise apprécie que le chevalier souffre comme elle: "votre douleur fait votre éloge (...) j'aime à voir un coeur estimable" p 63
 * Souffrance = point commun des deux personnages :"vous êtes le seul qui rendra justice à mes pleurs, vous me ressemblez" - p. 163
 * Blessure qui les rapproche: " on aime à soupirer avec ceux qui nous entendent" - p. 164 ; "nous sommes affligés, nous pensons de même" - p.167
 * rapprochement  à cause de la perte du Marquis, Marquise se propose de devenir son amie en échange p.166 ''à la place de son amitié, je vous donne la mienne'' : replique de la Marquise.


B. La naissance d'une relation forte
 * Au tout début de la scène le chevalier s'excuse d'être venu déranger la marquise cette dernière lui dit ''Ah ! votre visite ne m'est point importune'' cela laisse penser qu'elle est heureuse de le voir, le point d'exclamation après l'interjection ''ah'' peut également accentuer cela.
 * Marquise tient à ce que le Chevalier reste près d'elle,elle argumente en lui promettant une amitié "vivez pour me donner la satisfaction [...] a la place de son amitié je vous donne la mienne" page 166 et lui fait savoir qu'elle est bien au près de lui ''En vérité chevalier, je souhaiterais que vous restiez;il n'y a qu'avec vous que ma douleur serait libre''p.166: le verbe ''souhaiter'' démontre ses envie ainsi que l'adjectif ''douleur'' qui accentue sur son envie que le chevalier reste. Elle  apprécie le chevalier, et n'hésite pas à le complimenter :"homme  extraordinaire"-p.163 ; "un honnête homme"-p.164 ; "vous êtes né  généreux" ; "vous êtes capable d'une vraie tendresse"-p.164
 * Le Chevalier resterait alors  juste pour la Marquise -> début de relation ? "si je restais, je  romprais avec tout le monde, et ne voudrais voir que vous" p 166
 * Recherches d'excuses de la part des deux personnages afin d'expliquer leurs motivations : "oui, je vous plaindrais du moins, et vous me plaindriez aussi,cela rend la douleur plus supportable" ; "nous sommes affligés, nous pensons de même." p167;  "Sérieusement,je m'y crois presque obligée, pour vous dédommager de celle du Marquis"p168.Ils insistent sur le fait que cette relation ne depassera pas l'amitié : "l'amitié nous sera d'un grand secours"
 * Début d'amitié entre Chevalier/Marquise -> espoir et bonheur de se confier"elle sera ma ressource, je prendrai la liberté de vous écrire (...) c'est une espérance consolante que j'emporte en partant" ; "avec vous ma douleur se verrait libre"-p.166
 * Le  début de cette relation amoureuse se remarque aussi dans la dernière  réplique de la Marquise: "(à part) En vérité ce garçon là a un fond de  probité qui me charme".p168
     La Marquise reconnait,à la fin, qu'elle a une certaine attirance envers le Chevalier.


II- Cette scène nous présente une comédie classique revisitée, à l'image de l'ensemble de la pièce

 A.Une comédie classique
 * Un thème classique : veuve inconsolable, après avoir perdu son mari : "je pleure depuis six mois"-p.163
 * Personnages classiques de la comédie : la noblesse (La Marquise et le Chevalier)
 * Mariage forcé aussi un thème classique au théâtre -> pièce de Molière "Le Mariage forcé" :"mariage où son père voulait la contraindre"-p.162
 * Thèmes de la vie quotidienne évoqués : mariage, amitié, amour perdu (la Marquise perd son mari, décédé or la mort est un fait normal et quotidien)
 * Mise en scène de personnages dont Marivaux révèle le ridicule : la Marquise et le Chevalier, en insistant sur le fait que l'amitié sera la limite de cette relation, finissent par faire rire, d'autant plus car on voit à la fin de la scène, que la Marquise n'est pas indifférente au Chevalier ("Ce garçon là a un fond de probité qui me charme"-page 168)



 B.La modernité et l'originalité de la scène 

 * Un thème revisité : veuve soit consolée par un homme ayant lui aussi perdu sa bien aimée, replique p.162 du chevalier ''j'ai perdu Angélique et je la perds pour jamais''
 *  Les 2 personnages se confient : c'est une nouveauté au théatre .p 162 :"Que me dites-vous là ! vous m'inquiétez, que vous est-il arrivé?";"Le plus grand de tous les malheurs[...]":"il est vrai madame que mes chagrins ne m'empêchent pas d"être touché des vôtres".
 * Personnages attentionés : veulent s'aider à oublier leur bien aimé : p166 " vivez pour me donner la satisfaction de voir son ami le regretter avec moi, je vous donne la mienne"; p166 "En vérité,Chevalier,je souhaiterai que vous restassiez; Il n'y a qu'avec vous que ma douleur se verrait libre".
 *  Expérience nouvelle créée chez les lecteurs/spectateurs : expression des sentiments (délicatesse, passion) ,p167 "je vous plaindrais du moins, et vous me plaindriez aussi, cela rend la douleur plus supportable" ; p168 " c'est un bonheur pour moi de vous avoir vue, je me sens déjà plus tranquille"; p168 "vous avez dans l'esprit une douceur qui m'était nécessaire"
 * Les personnages ont les même  peines, souffrent ensemble or dans la comédie classique, il est rare  d'avoir un homme et une femme  sur la même longueur d'onde, liés par la  douleur : "nous sommes affligés, nous pensons de même"-p.167,  ''je vous plaindrais du moins,et vous me plaindriez aussi, cela rend la douleur plus supportable'' p 167
 * les personnages insistent sur l'amitié, créent une barrière entre eux, l'amour n'est pas accepté au début et n'est pas recherché or dans les comédies classiques, il est question de mariage et de déclarations d'amour : "à la place de son amitié, je vous donne la mienne"-p.166 ; "l'amitié nous sera d'un grand recours"-p.167 :
 * Marivaux essaye de combler les attentes du public tout en trompant ces dernières: il nous fait esperer que la Marquise et le Chevalier ne finiront pas ensemble ''l'amitié nous sera d'un grand secour'' p 167 tout en nous démontrant que ces derniers s'apprecient ''c'est un bonheur pour moi de vous avoir vue'' (replique du chevalier) ''en vérité ce garçon-là a un fond de probité qui me charme'' (originalité de Marivaux) : les adjectifs bonheur et charme justifient ces propos
 * Au XVIIIème siècle, Marivaux et Beaumarchais écrivent des comédies qui, dans l'esprit des Lumières, sont une réflexion sur la société : "il n'y a plus de moeurs, plus de sentiments dans le monde" - p.163



Conclusion
En fin d'analyse, on constate que la scène 7 de l'acte I de La Seconde Surprise de l'amour est représentative de l'ensemble de la pièce de par son importance avec la rencontre des  personnages principaux, qui tout au long de la pièce vont construire une relation amicale puis amoureuse, et de par son originalité, représentant l'écriture de Marivaux.
Ouverture : à voir par vs-même. Par ex, lien avec le dénouement car la relation aboutit enfin.



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